Christine Kalus
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La richesse d’un métier aux multiples facettes
Christine Kalus, architecte DPLG « diplômée par le Gouvernement », a créé sa propre agence KalusRousselarchitectes. Elle réalise de nombreux projets et travaille sur des thématiques sociétales telles que la jeunesse, l’habitat, le travail, la santé et la culture. C’est auprès de grands architectes qu’elle développera son talent au service de nos concitoyens.
Un métier passionnant et innovant, Christine Kalus raconte les multiples facettes du métier où aucunes de ses journées ne se ressemblent. En effet, elle peut superviser un chantier, avoir un rendez-vous client, chercher le bon carrelage pour un projet, répondre au téléphone, dessiner pour « sortir » une idée, « driver » ses collaboratrice·eurs… « Nous sommes des caméléons. Quand vous êtes avec un client un peu chic, vous vous habillez bien, lorsque vous rencontrez des politiques, il faut avoir une certaine tenue, que ce soit dans le langage ou dans l’aspect. Ensuite, vous pouvez être sur un chantier où vous n’allez pas avoir le même discours. Parfois, dans la journée, vous enchaînez trois réunions et quand vous rentrez chez vous vous demandez: mais comment je m’appelle déjà ? » se confie-t-elle.
Une construction collective
Chrisitine Kalus porte un intérêt profond pour son métier de par sa pluridisciplinarité. L’histoire est un des domaines les plus essentiels. On parle de patrimoine. Quel que soit le lieu où se situe le projet, il y a une histoire dont il faut tenir compte car un site existe dans son entièreté. « Lorsque vous arrivez sur les lieux, ça transpire quelque chose, il faut sentir des émotions. Si vous êtes face à un bâtiment, vous devez l’analyser et le comprendre pour pouvoir tirer parti au mieux de son existence et travailler avec » explique Christine Kalus. La maître d’œuvre endosse également la fonction de cheffe de projet. Celle-ci doit s’entourer d’une équipe pluridisciplinaire, réunissant ingénieurs d’étude, cabinet de contrôle, entreprises par corps de métiers, compagnons etc… Elle recrute plusieurs bureaux d’études fluides, structure, gros œuvre… afin de vérifier les calculs des charges pour les fondations à la puissance électrique jusqu’aux règles obligatoires pour établissement recevant du public avec le nombre des effectifs autorisés.
Christine Kalus explique que lorsqu’on réalise un projet, on est obligé d’apprendre et de se nourrir de chacun. « On côtoie tout un milieu. On discute avec les utilisateurs et on apprend plein de choses en périphérie qui ont attrait au sujet. »
La maître d’œuvre a également un rôle de conseiller et d’écoute auprès du maître d’ouvrage. Un rôle qui n’est pas toujours facile mais qui est indispensable pour répondre à la demande du commanditaire.
« Comme tous les métiers de création, on y pense tout le temps ça nous poursuit et nourrit à chaque instant »
Le projet Vauvenargues
Au cours de sa carrière, Christine Kalus a travaillé sur de multiples projets dont celui de la Villa Vauvenargue, qui l’a particulièrement mobilisée. L’enjeu de cette œuvre architecturale était de répondre au plus près des besoins de population vulnérable et d’aborder un concept très ancré dans la vie sociale. « Comme tous les métiers de création, on y pense tout le temps ça nous poursuit et nourrit à chaque instant ». Le projet Vauvenargues, situé à Paris, dans le XVIIIe arrondissement, a été créé pour répondre au mieux aux besoins des familles, en réunissant sous un même toit un établissement d’accueil de jeunes enfants et un lieu de consultation médico-sociale, de prévention autour de la parentalité et du suivi de grossesse pour les jeunes mères adolescentes et les familles rendues vulnérables par l’âge, la maladie ou la précarité. Cette structure est un lieu ressource favorisant la pluridisciplinarité des professionnels médecin, orthophoniste, assistant•e sociale, sage-femme, puéricultrice, éducateur·rice spécialisé·e, auxiliaire de puériculture, cuisinier·ère.
À partir d’une opportunité foncière, le maître d’ouvrage, commanditaire, a fait appel à l’architecte Christine Kalus pour construire spécialement les lieux dédiés aux enfants et à leur famille en répondant aux exigences des bâtiments, les normes de la petite enfance mais aussi aux spécificités spatiales pour organiser les différentes activités (cuisine pédagogique à hauteur d’adulte et d’enfant, espace extérieur dédié à la motricité escalade, jardin et salle intergénérationnelle de motricité). Un projet durant lequel elle s’est particulièrement investie pendant 2 ans. Les lieux étaient extrêmement vétustes et ne pouvaient être remis dans le projet architectural. Il a été donc décidé de démolir les vieux bâtiments et de ne conserver que l’ancienne cheminée du début du siècle dernier de cette ancienne teinturerie. L’étude des sols ont révélé la présence en profondeur de gypse antéludien pouvant provoquer des effondrements dus à cette roche caviteuse. Le rapport des ingénieurs spécialisés a permis de diagnostiquer les endroits où il fallait renforcer en profondeur (67 mètres) le sous-sol. Ces travaux indispensables sont également préalables à l’autorisation du permis de construire dont Christine Kalus est la cheffe de projet. Christine Kalus a su créer une œuvre architecturale qui a été récompensée par des prix dans les revues spécialisées d’architecture sur la technique employée pour toute la charpente et les tuiles faïencées qui recouvrent le toit et les façades du bâtiment. En 2021 le maître d’ouvrage a reçu le prix de l’innovation pour son projet.
Camille OUARAZ
Christine Kalus développe la majorité de ses idées à son agence. C’est le lieu où elle se sent le mieux pour étudier, réfléchir et produire. Par ailleurs, elle décide de reprendre ses études et de continuer la recherche. C’est donc chez elle, à son bureau, qu’elle réalise ses recherches.
Mais l’endroit où elle trouve toutes ses idées, le moment où elle se retrouve seule et apaisée c’est sur son vélo !