Bastien Castagneyrol
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Les interactions insectes-arbres dans les écosystèmes forestiers
Chercheur au sein de l’unité mixte de recherche BIOGECO (Biodiversité des Gènes aux Communautés) sous la tutelle INRAE et de l’université de Bordeaux, Bastien Castagneyrol travaille dans une équipe de chercheur.es sur la biodiversité à tous les niveaux d’organisation. Il se concentre particulièrement sur les écosystèmes forestiers.
La forêt. C’est l’habitat de prédilection de Bastien pour ses recherches. Actuellement, il travaille sur le rôle que peut jouer la biodiversité dans le fonctionnement des écosystèmes. Plus spécifiquement, il s’intéresse aux arbres, à la manière dont ils sont attaqués par les insectes herbivores et comment ils se défendent contre ces attaques. Il s’attache à comprendre la manière dont la diversité des arbres mais également des herbivores et de leurs prédateurs joue un rôle dans la résistance aux agressions. De plus en plus, il se questionne sur l’importance du contexte dans lequel pousse l’arbre dans la relation entre biodiversité et fonctionnement de l’écosystème. La modification des interactions entre les arbres et les insectes herbivores par des facteurs extérieurs devient également un sujet d’étude pour Bastien. Il étudie spécifiquement l’impact du climat et la composition du paysage, notamment en milieu urbain. Comment le milieu urbain en tant que tel modifie le lien entre biodiversité et résistance aux herbivores ?
Habituellement à l’INRAE à Cestas, Bastien travaille aussi quelques fois dans les locaux de l’université de Bordeaux. Son calendrier annuel se divise en deux grandes périodes : du terrain et du laboratoire entre le printemps et le début d’été et du temps de bureau composé d’analyses de données, d’écriture et de présentations des résultats sur le reste de l’année. Ce travail au bureau est majoritaire.
Comprendre le fonctionnement des forêts
Comprendre le fonctionnement des forêts, mais dans quel but ? « C’est une question à laquelle j’ai envie de répondre, est-ce qu’il faut que ça serve ? » dit-il avec humour. Toutes les recherches faîtes quelles qu’elles soient servent un jour. Par contre, Bastien ne considère pas qu’il fasse de la recherche vraiment dite appliquée. Il n’est pas animé par l’idée de vouloir répondre à un problème à un moment donné à un endroit donné. Ce qui est évident, c’est qu’à terme, l’accumulation des connaissances sur le fonctionnement de l’écosystème forestier et du rôle de la biodiversité peut avoir des applications en terme de gestion des forêts ou encore des espaces urbains.
« Nous avons la liberté d’être curieux et d’assouvir notre curiosité et c’est particulièrement précieux »
Un métier aux multiples contacts
Dans son métier de chercheur, Bastien est amené à collaborer. Il fait partie d’une équipe d’une dizaine de personnes travaillant ensemble sur des thématiques en lien avec la forêt et les insectes herbivores. C’est une équipe diversifiée qui compte à la fois des chercheur·es, des technicien·nes et des étudiant·es à différents niveaux d’études. Cette diversité permet de réunir des compétences complémentaires les unes des autres. « Nous avons besoin de mobiliser cette complémentarité pour répondre aux questions que l’on se pose. » explique Bastien.
Depuis 2018, il collabore également avec des écoles, collèges et lycées dans un projet de science participative. Cette méthode de recherche offre un avantage non négligeable. Elle permet de recueillir des données dans différentes zones d’études par le biais des partenaires. Pour lui, ce métier laisse une certaine liberté. « Je me donne le droit de faire ce que je veux et je ne fais jamais deux fois la même chose » exprime Bastien. Quand une question scientifique le préoccupe, il travaille dessus, obtient une réponse ou non, mais à mesure qu’il avance, de nouvelles questions apparaissent et de nouvelles portes s’ouvrent. Une continuité naturelle se met en place.
Julie AUTIER
Originaire de Dordogne, il a fallu du temps à Bastien pour apprécier la forêt des Landes, forêt majoritairement composée de pins maritimes. Au-delà de ces arbres, on y retrouve des petites lagunes, de la bruyère et beaucoup d’espèces qui ne sont pas présentes ailleurs.
C’est sans hésiter qu’il place le lieu dans lequel il se sent le mieux pour travailler au cœur de la forêt. Idéalement, il aimerait une cabane de confort au milieu des bois. « Tout confort avec l’électricité et internet » plaisante-t-il.