Comment rendre possible la vie (et la recherche scientifique) en Antarctique ?Par Bonnie / 25 novembre 2021 19 janvier 2022 JUSQU'À -80°C À CONCORDIA Siège de l’Institut polaire français Paul-Émile Victor à Plouzané, dans le Finistère. C’est ici que des femmes et des hommes mettent en commun leurs compétences pour rendre possible la vie en Arctique, en Antarctique et dans les îles subantarctiques à des fins de recherche scientifique.En haut du mur, deux photos illustrent la construction de la station Concordia qui a commencé en 1998. Ce projet est né de la collaboration entre des équipes françaises et italiennes. Construire une station au Dôme C permet d’étudier les 4000 m d’épaisseur de calotte glaciaire et ainsi de retracer l’histoire du climat.La station Dumont-d’Urville est l’autre station française en Antarctique. Elle a été construite sur l’île des Pétrels en terre Adélie et a ouvert en 1956. C'est ici qu’arrive le navire brise-glace « l’Astrolabe » qui ravitaille les stations antarctiques françaises. Un convoi appelé le « raid » ravitaille la seconde station, Concordia, depuis les côtes du continent blanc.Les vêtements, le matériel technique et scientifique ainsi qu’une partie des vivres sont préparés dans les entrepôts du siège de l’Institut polaire français à Plouzané. Le carburant et le reste des vivres sont achetés en Australie pour limiter les trajets en bateau.Des films, livres et jeux de sociétés sont amenés à Concordia pour animer les soirées et les jours de repos. Ici, ce sont des exemplaires des bibliothèques rose et verte qui vont partir pour l’Antarctique.Afin d’éviter de propager l’épidémie de COVID-19 en Antarctique, les scientifiques et les technicien·nes doivent effectuer une quarantaine de dix jours à Hobart, en Tasmanie (Australie), avant de pouvoir prendre le brise-glace « l’Astrolabe ». Les masques les protègent avant d’arriver en Antarctique et ainsi, à Concordia, le virus ne circule pas.Combinaison, pull, polaire, pantalon, gants, sous-gants, lunettes, chaussures… Ces sacs contiennent tous les équipements adaptés aux conditions de la vie en Antarctique. Jean-Yves Vitoux, chargé de logistique à l’Institut polaire français Paul-Émile Victor, a la responsabilité de fournir un sac de vêtements pour chaque personne partant aux pôles.Les combinaisons utilisées sont conçues spécialement pour être portées à de très basses températures. À Concordia, les français·es sont en bleu et les italien·nes en rouge. Les lunettes sont adaptées au fort éblouissement causé par le blanc de la neige. « IFRTP » est l’ancien nom de la structure, utilisé jusqu’en 2002 : Institut français pour la recherche et la technologie polaires.Différents engins sont nécessaires à la vie en Antarctique. Ils doivent cependant être modifiés pour résister aux températures très basses. On dit qu’ils sont « winterisés » afin de pouvoir fonctionner entre -40°C et -50°C au minimum. Le carburant est aussi traité pour éviter de geler.Les Expéditions polaires françaises ont organisé la recherche scientifique en Arctique et en Antarctique entre 1947 et 1992. Elles ont ensuite fusionné avec la Mission de recherche des Terres australes et antarctiques françaises. C’est pourquoi l’Institut polaire français Paul-Émile Victor gère des projets scientifiques dans les îles subantarctiques françaises, c’est-à-dire les îles Kerguelen, les îles Crozet, les îles Saint-Paul et Amsterdam, toutes situées au sud de l’océan Indien.Les motoneiges sont utilisées pour faire des distances d’environ 2 km ou pour déplacer du matériel. Ils ne peuvent être utilisés que jusqu’à -40°C car le caoutchouc des chenilles durcit et la motoneige ne fonctionne plus. Cette motoneige est exposée dans le hall du siège de l'Institut polaire français.Auparavant, les carottes de glaces prélevées en Antarctique étaient transportées jusqu’en France dans ce type de boîtes en bois pour être étudiées. Aujourd’hui, elles sont acheminées dans des caisses isothermes, elles-mêmes stockées dans des conteneurs mis sous tension pour créer du froid en continu. Retour au journal