Habiter le chênePar Bonnie / 25 novembre 2021 18 janvier 2022 Habiter le chêne Le chêne est une espèce dite “fondatrice”, elle concentre sur elle et autour d’elle un grand nombre d’interactions avec l’écosystème local. On estime à 1500 le nombre d’espèces qui sont directement liées à cet arbre, qui est très présent ici dans la réserve des Marais de Bruges.Le chêne pédonculé est l'espèce de chêne la plus adaptée aux zones humides, car l’arbre supporte les inondations et l’immersion de ses racines et de ses glands dans l’eau.Ses racines solides et imposantes structurent les sols et consolident les berges marécageuses, ce qui confère aux sols une certaine stabilité.Cette stabilité minimise l’impact que peuvent avoir les ragondins qui dégradent les berges en creusant des terriers et en y construisant des galeries, comme le fait ici ce jeune ragondin. Les érosions provoquées par les rongeurs sont à l’origine de sols instables.Les bovins ainsi que les autres espèces qui profitent de ces berges peuvent parfois être victimes d’éboulements dus à l’érosion des sols.Dans la réserve des Marais de Bruges le chêne pédonculé, ainsi que plusieurs espèces d’arbres buissonnants contrecarrent ces éboulements en stabilisant les sols.Canards, poules d’eau, hérons, etc. : de nombreux volatiles adaptés aux zones humides viennent trouver refuge dans la réserve, autant dans ses cours d’eau que sur ses rivages.En plus d’être extrêmement utile pour le milieu et les espèces avec lesquelles il interagit tout au long de sa vie, le chêne constitue aussi un habitat d’intérêt après sa mort : le tronc de l’arbre se transforme en bois creux et deviendra une niche parfaite pour les chauves-souris, ou permettra à des populations de champignons de s’y développer, comme ici.La réserve des Marais de Bruges se situe au nord de la métropole bordelaise, à environ 2 kilomètres de la Garonne, et est ancrée dans la commune de Bruges, aussi connue pour son importante industrialisation. Au 20ème siècle, le marais, qui s’étendait sur 3000 hectares, a été détruit à 90 % par l’urbanisation galopante des alentours, dont l’emprise des voies de chemin de fer, visible ici, est un exemple.En 1983, pour protéger ce patrimoine la Réserve Naturelle Nationale des Marais de Bruges est créée par décret ministériel afin de protéger 265 hectares sur les 280 qui subsistent du marais. Aujourd’hui la réserve cohabite avec le paysage urbain qui marque les limites d’un lieu où la nature a repris ses droits. Retour au journal